Votre voyage parfait sur les traces des ours polaires. Le navire d'expédition moderne MV Spitsbergen nous est exclusivement réservé.
Joëlle Tornare
Experte en voyagesLe Nord a toujours été une grande passion pour Joëlle Tornare. Chaque voyage dans ces contrées lui apporte toujours les mêmes émotions. Les grandes étendues sauvages et les paysages maritimes mêlant mer, îlots, rochers et forêts la fascinent. Bien que son cœur reste plus particulièrement lié à la Suède, elle apprécie profondément chacune des régions du Grand Nord et garde de merveilleux souvenirs de ses escapades au Groenland, au Spitzberg, en Islande, aux Iles Féroé et en Scandinavie. C'est pour elle un vrai plaisir de partager ses connaissances et sa passion avec vous.
Arrivée au Spitzberg
Jour 1 / 20 juillet 2019
Après un agréable vol d’environ 5 heures, l’avion approche l’archipel du Svalbard et survole les premiers glaciers et pics qui se font apercevoir à travers l’épais plafond nuageux. Un fois sortis de l’avion, nous sommes accueillis par le temps typique de cette région du monde : des nuages bas avec une petite bruine et une température bien plus fraiche que celle que nous avons laissée en Suisse. Nous sommes bien en Arctique et laissons derrière nous, du moins pour une semaine, la canicule annoncée de nos latitudes.
Dès la sortie de l’unique terminal du petit aéroport de Longyearbyen, nous sommes pris en charge par notre guide local Lorenzo, un français qui étudie la mécanique des glaces à l’université du Svalbard. Le tour de ville nous amène jusqu’à la sortie de la ville où nous photographions le très célèbre panneau de l’ours polaire. A partir de ce point, il est indispensable d’être armé ; en effet, les ours polaires peuvent rôder partout sur l’archipel, même à proximité des zones habitées. Il y a un mois, un ours aurait même été aperçu de l’autre côté du fjord, à seulement quelques kilomètres de là !
Le MV Spitsbergen étant à l’ancre dans le fjord, l’embarquement doit se faire en zodiacs : nous entrons directement dans le vif du sujet ! Nous nous installons dans nos cabines et partons à la découverte des différents recoins du bateau. Après l’exercice d’abandon du navire, le MV Spitsbergen sort de l’Isfjord et longe les côtes déchiquetées du plus grand fjord du Spitzberg. Nous voguons vers de nouvelles aventures !
Ny- Ålesund et baie de la Madeleine
Jour 2 / 21 juillet 2019
Après une calme nuit de navigation, le réveil est à couper le souffle. Nous sommes au milieu de la baie du Roi, qui porte fort bien son nom. Nous rencontrons nos premiers icebergs aux reflets bleutés, vêlés auparavant par les majestueux glaciers du fjord. Quelques fulmars et des sternes arctiques tournoient autour du bateau. Lentement, nous prenons la direction de Ny-Ålesund dans des paysages magiques. Pour la dernière fois de notre périple, le bateau peut accoster directement sur un quai et nous n’avons pas besoin de jouer les acrobates sur les zodiacs. Nous partons pour un tour de ce site dédié à la recherche scientifique, avec notre guide Jean qui nous raconte de fascinantes anecdotes sur Ny- Ålesund et le Spitzberg en général. Au détour du buste d’Amundsen, il nous conte les aventures rocambolesques du héros national norvégien dans sa quête des pôles. Nous marchons jusqu’au mât auquel Amundsen et ses coéquipiers ont fixé le dirigeable Norge. Le froid se fait sentir, nous trouvons refuge dans le musée local qui documente la vie à Ny- Ålesund ; de l’exploitation du charbon à la recherche scientifique.
Une fois tous les passagers à bord, nous mettons cap au Nord vers la baie de la Madeleine. En chemin, nous croisons même un morse, des macareux moines ainsi que des guillemots à miroir. Le décor tourmenté du fjord ainsi que les explications des guides sur les chasseurs de baleines au 17ème siècle nous ramènent dans le passé. En effet, c’est à cet endroit que des baleiniers anglais ont occupé la péninsule de Gravneset afin d’exploiter la graisse des baleines. Nous pouvons même observer des reliques des fours qui servaient à extraire la précieuse huile exportée en Europe pour l’éclairage des villes et les cosmétiques. Sur une plage de sable fin, digne des Caraïbes, quelques courageux ont même bravé le froid et le vent pour se baigner dans les eaux glacées de l’océan arctique, au milieu des icebergs. Quelques sternes, agacées de notre présence, ont essayé de nous éloigner de leurs nids.
Nous ne nous lassons pas de ce paysage de glaciers et côtes rocheuses avec le bateau en arrière-plan, le tout baigné par une lumière rasante, typique de ces hautes latitudes !
Glacier de Monaco et Texas Bar
Jour 3 / 23 juillet 2019
Soleil, glace et paysages d’un autre monde : voici les ingrédients de notre réveil en face du majestueux glacier de Monaco qui doit son nom en hommage aux expéditions du Prince Albert I au début du 20ème siècle. Le glacier de Monaco se trouve au fond du Liefdefjord, soit littéralement le fjord de l’amour. La matinée débute par une sortie d’exploration en zodiacs dans les glaces du fjord à la découverte des icebergs bleutés et du brash qui libère ses petites bulles d’air prisonnières des glaces depuis des millénaires. Le silence règne et l’ambiance saisissante du moment nous transporte dans une autre dimension.
En fin de matinée, nous levons l’ancre et remontons le fjord jusqu’au lieu-dit « Texas Bar ». Malgré un ciel bas et une fine bruine, nous débarquons sur le rivage pour plusieurs activités ; nous avons le choix entre une balade le long de la plage ou une plus grande randonnée jusqu’à un front glaciaire. Les passagers de la grande randonnée traversent la tundra arctique en fleurs entre silène acaule et saxifrage à feuilles opposées, pour arriver jusqu’à une moraine avant d’atteindre le front du glacier qui n’est pas en grande forme ; c’est un glacier mort, il est couvert de gravier et est en retrait. La vue sur le Liefdefjord est magnifique ; le ciel bas, la brume et les quelques icebergs qui se détachent au loin donnent une atmosphère de fin du monde.
En attendant l’embarquement des derniers passagers, certains profitent pour se prélasser dans le salon panoramique, d’autres dans le jacuzzi ! Le MV Spitsbergen lève l’ancre et se dirige vers la sortie du Liefdefjord. Soudain, le moment tant attendu est enfin arrivé : nous apercevons notre premier ours polaire ! Puis, le spectacle continue avec la magnifique observation d’une baleine bleue ! Il est temps pour le bateau de prendre la direction plein Nord, vers Moffen où nous espérons voir des morses. Affaire à suivre !
Un monde animal diversifié
L'est de l'archipel et la banquise au Nord abritent les ours polaires : Presque personne ne revient du Spitzberg sans avoir vu le roi de l'Arctique. Aussi impressionnantes que soient ces observations, elles ne rendent pas à elles seules justice à la diversité du Spitzberg. L'archipel est un paradis pour les animaux et les plantes arctiques : 30 espèces d'oiseaux nicheurs, 10'000 rennes sauvages, renards arctiques, gélinottes des neiges, diverses espèces de baleines et environ 500 morses font du Spitzberg une destination de safari pour les animaux du Nord.
Même si vous avez du mal à le croire, les arbres poussent également en Arctique - comme l'une des 160 espèces de plantes du Spitzberg. Les personnes actives peuvent faire l'expérience de ces beautés naturelles lors d'excursions terrestres et de randonnées guidées. Dans la capitale Longyearbyen vivent environ 2'000 personnes. Pour se faire une idée de leur vie quotidienne, il vaut la peine de s'arrêter dans un petit café ou de visiter une épicerie. A Barentsburg, environ 500 Russes vivent de l'extraction du charbon. Ny-Ålesund est une autre colonie qui compte jusqu'à 100 scientifiques du monde entier. En dehors de ces endroits, il n'y a que de la glace, le bruit des glaciers qui vêlent et le cri des mouettes.
Banquise et Kinnvika
Jour 4 / 23 juillet 2019
Ce n’est pas tous les jours qu’on se réveille au milieu de plaques de banquise dans l’océan arctique à plus de 80° de latitude Nord ! La banquise, ce paysage emblématique et fascinant qui peuple notre imaginaire collectif, est un des moments forts du voyage. Nous apercevons même deux morses qui se prélassent sur un floe de glace ; quelques fulmars et guillemots de brünnich tournoient autour du bateau. La glace étant trop présente pour débarquer à Phippsoya dans l’archipel des « Sept-îles », nous passons au plan B et faisons une croisière entre les plaques de glace ; le contraste entre le blanc de la glace et le noir de l’océan donne une ambiance unique au lieu. Les passagers sont sur le pont et scrutent l’horizon avec l’objectif de trouver un point blanc-jaune sur une plaque. Finalement, l’ours polaire sera pour la prochaine fois ! C’est l’heure de la conférence donnée par Elodie qui permet de mieux comprendre la formation, le rôle et les enjeux de la banquise dans le contexte actuel du réchauffement climatique.
Après l’atelier-photo donné par Genna qui nous explique comment perfectionner sa technique photographique, l’équipe d’expédition décide de faire un débarquement sur la Terre du Nord-Est, plus précisément dans le fjord de Murchinson à Kinnvika. Ce site a la particularité d’abriter des cabanes construites pour les scientifiques lors de l’Année Géophysique Internationale en 1957-1958.
Nous reprenons la navigation dans le détroit d’Hinlopen jusqu’à ce qu’un membre de l’équipe d’expédition repère une ourse et son petit en haut d’une colline proche de la plage. La soirée continue avec la passionnante conférence de Stian sur l’époque des trappeurs au Svalbard ; des personnes qui avaient comme souhait de vivre en liberté et en harmonie avec la nature. La navigation continue dans le détroit d’Hinlopen, entre glaciers et îles rocheuses désertes.
Alkefjellet et navigation dans la glace
Jour 5 / 24 juillet 2019
Ce matin, le bateau est positionné en face de la falaise d’Alkefjellet. Ce site extraordinaire abrite une population d’environ 60’000 couples de guillemots de brünnich qui viennent précisément sur cette falaise pour se reproduire et pondre l’unique œuf en forme de poire qui est posé à même le rocher sur des replats de basalte. Nous faisons une croisière en zodiacs afin d’observer (et de sentir !) de plus près ces impressionnantes falaises. L’autre particularité du lieu est le magnifique contact géologique entre des couches sédimentaires datant du Carbonifère et une lentille de diorite datant du Crétacé ; c’est grâce à cette lentille et la formation de replats qui en découlent que les guillemots ont pu s’y établir. La visite d’Alkefjellet est toujours un des moments forts d’une croisière-expédition au Spitzberg.
La très intéressante conférence de Fritz sur le monde merveilleux des baleines clôt cette matinée riche en émotion. Nous reprenons la navigation en direction du Sud du détroit d’Hinlopen afin de tenter un débarquement à Torellneset où des morses se reposent souvent sur la plage. Malheureusement, nos plans doivent changer car la glace rend le débarquement compliqué. Nous profitons de naviguer dans le détroit d’Hinlopen entre les floe de banquise et les guillemots. Un atelier « observation et questions sur la glace » est organisée avec Jean, Will et Elodie sur le pont arrière du bateau. Le plan B, qui consistait à débarquer sur Wahlenbergøya afin d’observer des morses, est également avorté car la glace est trop présente. Par contre, nous avons la chance d’observer de tout près une dizaine de morses étalés sur la plage. L’après-midi s’achève avec la conférence de Jean sur l’origine du pétrole en Norvège, nation dont l’avenir a radicalement changé avec la découverte des premiers champs pétrolifères dans les années soixante.
Fredericke, notre cheffe d’expédition, nous invite à un briefing afin de nous tenir informés des plans pour les prochains jours ; la glace étant très présente dans le Sud du détroit d’Hinlopen, nous devons remonter vers le Nord pour des raisons de sécurité. Le spectacle de la soirée est époustouflant ; sous un ciel totalement dégagé, nous observons plusieurs baleines, dont des baleines bleues et une baleine de Minke (aussi appelé petit rorqual) qui nous offrent un spectacle que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Il est 23 heures, le soleil est encore haut dans le ciel du Spitzberg ; il est bien difficile d’aller se coucher
Visiter les morses
Jour 6 / 25 juillet 2019
Ytre Norskøya et Smeerenburg
Jour 6 / 25 juillet 2019
Nous sommes à l’extrême nord du Spitzberg ; au-delà de l’île d’Ytre Norskøya, c’est l’océan arctique à perte de vue sur plus de 1’000 kilomètres jusqu’au pôle Nord. C’est précisément dans ce petit archipel d’îles du bout du monde que le MV Spitsbergen est ancré. C’est également sur l’île d’Ytre Norskøya que William Barentsz, lors de son expédition de 1596, aurait mis pied à terre pour la première fois. L’activité de la matinée est d’aller débarquer sur l’île afin de faire une randonnée jusqu’au sommet qui culmine à environ 150m. Accompagnés de nos guides Philipp et Jean, nous atteignons le point culminant qui offre un panorama à couper le souffle. La vue sur l’horizon est illimitée, tandis que se détache au loin la silhouette du bateau des garde-côte. Nous sommes seuls au monde. Le vent souffle. L’atmosphère est magique. Lors de la descente, nous croisons le chemin de quelques eiders puis de tombes de baleiniers. Ces derniers ont pris leurs quartiers sur l’île au début du 17ème siècle et ont décimé la population de morses, baleines et autres bêtes afin d’extraire la précieuse huile.
La navigation reprend et nous levons l’ancre, direction l’île d’Amsterdam, plus précisément Smeerenburg où l’équipe d’expédition a repéré des morses. Avant le débarquement, nous assistons à la conférence de Jim sur l’exploration du pôle par avion et à la conférence d’Elodie sur le drame de l’expédition d’Andrée en simultané afin de satisfaire Romands et Alémaniques. Ensuite, par groupe de 50, nous débarquons sur la plage de Smeerenburg où une trentaine de morses prennent un bain de soleil. Quelques anciens fours de baleiniers sont encore présents sur l’île, un témoignage de plus sur le passé des baleiniers au Spitzberg.
Lors de la soirée, une vente aux enchères est organisée par nos deux accompagnants de Kontiki dont les bénéfices seront reversés à une association. Quelques lots originaux à la clé : une croisière zodiac privée spéciale photos avec Genna, une visite du bateau « derrière le décor » ou bien encore une carte de l’itinéraire avec les dessins de Philipp. L’atmosphère est joviale !
Pyramiden et Brucebyen
Jour 7 / 26 juillet 2019
Au réveil, le ciel est grand bleu et aucun nuage à l’horizon. Nous sommes devant Pyramiden ; une ville fantôme russe située au fond du Billefjord. La ville tient son nom de l’imposante montagne qui la domine. Nous débarquons dans un autre monde et plongeons le temps de la visite en plein cœur de l’URSS. Le guide local nous en apprend davantage sur l’histoire et les raisons de l’abandon soudain des lieux en 1998. Nous nous promenons dans ces lieux chargés de mystère et pénétrons dans les différents bâtiments dont la piscine la plus septentrionale au monde, la cantine à architecture moderniste, le gymnase et le cinéma.
Une fois tout le monde à bord, nous levons l’ancre pour un court trajet de l’autre côté du fjord jusqu’à Brucebyen. Nous y découvrons les vestiges d’une tentative vaine d’exploitation minière. Le paysage magnifique, baigné par le soleil, offre une vue spectaculaire sur le glacier. Quelques bernaches nonettes nichent à proximité d’un lac tandis que des sternes arctiques virevoltent au-dessus de nos têtes. La journée se termine en beauté avec la présentation de Fritz sur les mammifères du Svalbard : ours, rennes et renards arctiques. Le cocktail du Capitaine clôt cette magnifique expédition sous le soleil de minuit.
Le voyage se termine en beauté
Jour 8 / 27 juillet 2019
Ce matin, c’est avec une certaine émotion que nous nous attablons pour notre dernier petit-déjeuner à bord du MV Spitsbergen, qui a fini par devenir notre deuxième maison. Il est temps pour nous de prendre congé de l’équipe d’expédition et du personnel et de quitter le navire. Le programme qui nous attend en descendant du navire chasse vite toute nostalgie. Après une visite au musée du Svalbard, qui complète de manière parfaite les découvertes acquises lors de notre croisière, nous partons pour une belle excursion à Camp Barentsz, à quelques kilomètres de Longyearbyen. Un comité d’accueil plutôt bruyant nous y attend : de magnifiques chiens de traîneau. Grâce aux explications du guide, nous en apprenons beaucoup sur cet élevage du bout du monde. Nous apprécions ces agréables moments en pleine nature dans les beaux paysages de toundra de la vallée d’Adventdalen. Après un dernier repas en commun à Longyearbyen, il est temps pour nous de quitter le Spitzberg.